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Nous venons de connaître une période où une partie des Français a été invitée à voter dans le cadre dite des primaires et bientôt un autre vote, pour une autre partie des Français, se produira en janvier. Il est temps de se poser la question du rapport entre politique et environnement.

Si l’on définit le durable comme une synthèse entre protection de la ressource, introduction et passage d’une ancienne à une nouvelle économie et enfin accès à un bien-être et un bien-vivre pour tous, alors on peut esquisser des réponses en termes de politiques publiques au moins au niveau des tendances…

Sur le thème de la protection de la ressource tout d’abord, le passage du fossile au renouvelable se décline dans une multitude de domaine, la ressource étant à prendre dans toutes ses dimensions : La protection de l’air, de l’eau, de la terre, des biens communs... doivent guider nos pratiques quotidiennes. A l’heure où j’écris ce texte, une alerte pollution est déclenchée sur la capitale et le Nord, avec ses industries et l’importance de son trafic est tout aussi concerné. La limitation du trafic fait pourtant débat, on le voit, car il modifie des pratiques quotidiennes, que chacun nous dit immuables. Les détracteurs de la fermeture des voies sur berges de la Seine dénonçant le manque de coordination dans la chaîne de décisions… A suivre !

L’économie est, pour presque tous les candidats, le thème politique majeur : c’est lui qui permettra « la relance », donc les emplois, donc la fin de tous les problèmes. Force est de constater que c’est la plupart du temps une relance de l’ancienne économie qui est proposée : remettre des emplois industriels, relancer la consommation, « remettre la machine en marche » ! Et nous revoilà dans le cycle ancien des années 70 : on consomme (de la ressource) donc on fatigue la planète et on annule les objectifs du paragraphe ci-dessus. On préférerait entendre des débats sur la nouvelle économie, celle des circuits courts, celle de la fonctionnalité et de l’économie circulaire qui réutilise plusieurs fois la ressource au lieu de la jeter comme un déchet et crée beaucoup d’emplois chez ceux qui en ont le plus besoin. En attendant, les riches deviennent encore plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. La société et notre modèle économique produit, à l’évidence, de plus en plus d’exclus auxquels nous prêtons de moins attention...

Dernier point, et non des moindres, celui du social : nous le constatons tous, entre le citoyen et le politique, ce n’est pas le grand amour : suspicions, déconnexion des réalités, « tous les mêmes » ou même « tous pourris ». Malgré tout, des expériences de démocratie directe et de prise de pouvoir par l’habitant deviennent fréquentes en Europe et la France ne fait pas exception. La démocratie directe n’est-elle pas, à ce sujet, la traduction du circuit court à l’échelle de l’habitant ? La démocratie ne sauverait-elle pas le politique en quelque sorte ?

J’ai souvent l’impression que les programmes politiques restent encore dans des schémas anciens, datant des trentes glorieuses: relancer l’économie, redonner de l’emploi à tous, retrouver de la compétitivité… On peut croire en de tels schémas mais notre futur n’est-il pas plutôt vers une « slow-économie » respectueuse des rythmes, des personnes ? Notre futur n’est-il pas à une recherche de redistribution du travail (voir Jeremy Rifkin « La fin du travail ») car nous ne sommes qu’au début de la robotisation des productions.

Ne faut-il pas, enfin, abandonner le vieux concept de la compétitivité au bénéfice de la coopération, génératrice de moins de frustations et d’exclusions et de plus de richesses ? Coopération à tous niveaux et toutes échelles : personnes, territoires, organismes...

 

Philippe Druon

Président du CPIE Villes de l'Artois