Deux évènements marquent ce mois de mars : le premier, prévu de longue date, nous rend acteur de la grande consultation permettant le renouvellement des équipes municipales et par voie de conséquence des intercommunalités ; le second, totalement imprévu, voit la planète plongée depuis 2 mois dans un état schizophrène de crainte du virus du covid 19, avec l’effondrement des économies que l’on sait.
Que dire sur le premier sans, bien sur, s’immiscer dans le débat politique partisan ? Il est clair qu’ à chaque élection municipale, deux préoccupations générales émergent avec plus de forces : celles de l’écologie et celles de la représentation citoyenne. Viennent ensuite les débats particuliers sur la propreté, la sécurité, le patrimoine, la cantine, les équipements. Presque tous les postulants au poste de maire mettent en avant leur envie de travail avec la population et l’accélération de nouvelles formes de l’écologie : plantations d’arbres, circuits courts, cantines bio.... Bien sûr, comme le fait remarquer un éditorialiste de la Voix du Nord, il serait cocasse et casse-cou qu’un candidat fasse campagne sur des envies de pratiquer une gestion solitaire ou sur la négation des évidences climatiques. Certes ! Mais la dynamique qu’affichent de plus en plus de candidats est encourageante.
Sur le deuxième sujet, l’aspect le plus pénible réside peut-être dans le flou dans lequel le virus nous installe. On sait qu’après un isolement de 14 jours le virus a perdu toute activité. Les chinois semblent avoir réussi le challenge. Les italiens sont en isolement. La France se prépare en attendant. La société s’arrête par crainte d’attraper cette saloperie. Les bourses dégringolent et révèlent la fragilité de nos économies. L’horizon est flou : où va-t-on ? Pour combien de temps ? Avec quels dégâts ? On nous dit que ce sera pire quand les virus sortiront du permafrost. Comme le disait un commentateur sur la radio nationale, le choc que nous subissons est peut-être très proche de celui auquel nous serons confrontés dans la transition, la vraie, celle qui nous fera changer de référentiel comportemental, économique et environnemental. Et là, tout d’un coup, l’horizon s’éclaircit. On retrouve du sens à la situation.
Il existe un point commun à nos deux évènements : c’est le dévouement. Dévouement des équipes qui s’engagent dans la gestion des communes, lieu d’une démocratie de proximité souvent exigeante. Et dévouement des personnels médicaux au chevet des malades, ne comptant pas leur temps pour soigner. Que les uns et les autres soient remerciés pour leurs dévouements !
Philippe DRUON, Président du CPIE Villes de l'Artois