Longtemps victimes de persécution, la chouette Effraie des clochers, et les rapaces de manière générale, sont en réalité très utiles à la régulation d'espèces dites "nuisibles" pour certaines activités humaines (étourneaux sansonnets, pigeons, souris et campagnols, notamment).

Cependant, l'Effraie des clochers est menacée par la raréfaction des sites de nidification (du fait d'accès aux combles obturés, de clochers grillagés pour exclure les pigeons et les choucas, ou encore d'arbres creux abattus) et par les collisions importantes avec la circulation routière.

Afin de pallier à ce manque de sites de nidification, le CPIE Villes de l'Artois propose, aux communes du Pays d'Artois qui le souhaitent, d'installer des nichoirs dédiés à l'Effraie des clochers dans le cadre de son projet "Attention! Objets Volants Nocturnes Identifiables!" (Etudes et sensibilisation sur les rapaces nocturnes, chauves-souris et papillons de nuit) financé par le Fonds Européen de Développement Régional.

C'est ainsi que deux nouveaux nichoirs à Effraie des clochers ont été posés le 12 janvier à Achiet-le-Petit et le 20 janvier à Sars-le-Bois, dans les clochers de chaque église.

  

Photo : Nichoir à Effraie des clochers construit et posé par le CPIE Villes de l'Artois dans le clocher de l'église d'Achiet-le-Petit


En savoir plus sur l'Effraie des clochers

Écologie de l'espèce

L'Effraie des clochers habite généralement des milieux ouverts et bocagers situés à proximité des constructions humaines. Les sites de nidification et de repos diurnes se situent souvent au voisinage immédiat de l'homme dans les hameaux, les villages et jusqu'au cœur des villes. Le nid est installé habituellement dans des bâtiments anciens assurant un minimum d'espace sombre (granges, greniers de ferme ou de maison peu fréquentés, églises, châteaux, pigeonniers et cavités). Les territoires de chasse comportent une forte proportion de prairies naturelles, de lisières de champs, de haies, de bois mais aussi friches, jachères et vergers, où l'oiseau pourra dénicher ses proies. Même si l'espèce s'avère très opportuniste, les muridés, campagnols et musaraignes composent l'essentiel de son menu.

 L’accueil de l'Effraie des clochers sur sa commune : le nichoir

Le nichoir est constitué d'une caisse en bois (la chambre de nidification) ouverte sur un couloir d'accès, en coude, au bout duquel se situe l'entrée du nichoir. Le conduit en coude menant à la chambre de nidification permet de limiter la concurrence avec les pigeons et les choucas qui ne s'aventurent pas dans des lieux sombres. Il se place à l'intérieur des bâtiments, en hauteur, et communique avec l'extérieur par un trou d'accès. Pour augmenter les chances de voir le nichoir occupé, il faut le placer aussi haut que possible. C'est le meilleur palliatif aux grillages de protection contre la colonisation des pigeons. L'Effraie des clochers voit ses chances de survie accrues, particulièrement lors des hivers rigoureux, lorsqu'elle s'installe dans des exploitations agricoles ou à proximité. Elle y trouve un réservoir important de proies sur des surfaces non enneigées. Le placement d'abris artificiels en ces lieux peut aider l'oiseau à s'y fixer.