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Les 16, 17 et 18 mars auront lieu les deuxièmes journées « Hauts de France propres : Continuons de nettoyer la Région » lancées par la Région Hauts de France.

« 3 jours pour ramasser les détritus qui polluent nos routes, nos cours d’eau, nos pâturages, nos carrières… En 2017, pour la première édition, vous étiez plus de 40 000 à ramasser 1 000 tonnes de déchets. Une réussite ! Ferez-vous mieux cette année ? »

Cette journée est pilotée par les chasseurs-pêcheurs et leurs fédérations.

Le problème nous est posé en terme quantitatif : « Ferez-vous mieux cette année » ? Pour faire mieux cette année, il y a 2 possibilités : soit il y a plus de déchets et autant de performance des ramasseurs, soit autant ou moins de déchets et plus de performance des ramasseurs. Dans toute situation relative à la qualité de l’environnement, il y a deux possibilités : travailler sur le préventif ou gérer le curatif. Ici, on est dans le curatif et même le curatif performanciel : ferez-vous mieux que l’année dernière ?

40 000 ramasseurs pour 1 000 tonnes : cela fait 40 ramasseurs par tonne de déchets soit très précisément 25 kg/personne. Soit, 250 canettes en verres, 2500 canettes en alu, 150 bouteilles de camionneurs diurétiques, vous avez le choix.

En campagne, vous ramasserez nombre de canettes de bière et d’alcool fort, en péri-urbain beaucoup de surplus mac-doïdiens, en ville principalement des déjections canines. Là, on touche le fond.

Car c’est un débat interne permanent à l’intérieur de notre CPIE : faut-il perdre notre temps à réparer les incivilités citoyennes ou plutôt, pendant le même temps, s’employer à éduquer, sensibiliser les mêmes citoyens au respect de « Dame Nature », dans toutes ses dimensions. 

Je vais réconcilier ces deux stratégies : je crois beaucoup à la vertu du « nudge ». Le nudge est un moyen de changer les comportements. En anglais, « nudge » veut dire « coup de coude » au sens de l’aide, du changement de comportement. En gare d’Arras, il y a 3 trois mois, un « nudge » avait été installé. Peut-être certains d’entre-vous s’en rappellent... Une marelle avait été dessinée au sol : le joueur lambda était invité à jeter ludiquement ses déchets au « ciel » où avait été disposé une poubelle. A Givenchy-en-Gohelle, j’ai surpris, un jour, un agriculteur, en train d’aligner sur le bord de son champ, côté route, les cadavres réceptables de boissons alcoolisées ramassés en bordure de son champ. Rassemblés et alignés, ils devenaient aussi impressionnants que grotesques ! A Breda, au Pays-Bas, à la sortie d’une bretelle d’autoroute, les chauffeurs poids-lourds sont invités à jeter leurs canettes dans un vaste entonnoir-réceptacle de déchets. Le déchet devient un jeu : et ça marche !

Changer et introduire le jeu dans l’approche environnementale, c’est très sûrement la bonne méthode pour aider à changer les comportements.

Je vous invite, chacun avec vos bonnes idées, à trouver les « nudges » qui permettraient de réduire efficacement la quantité de déchets, lâchement jetés sur les bords de nos routes, de nos cours d’eau et de nos pâturages, comme le dit le slogan régional...

En attendant, ramassons, car les sales habitudes ont la vie dure : la nature n’est pas jetable. La respecter est un état d’esprit. Ne pas la respecter, c’est abandonner nos valeurs environnementales.

  

         Philippe DRUON, Président du CPIE Villes de l'Artois