Lorsque j’ai présenté les vœux du CPIE « Villes de l’Artois » aux membres présents, partenaires, administrateurs, élus et salariés, j’ai eu l’occasion de rappeler que le président de la commission environnement à la Région Hauts de France, Guy Harlé d’Ophove, nous avait dit, lors d’un entretien en petit comité, qu’il plaçait l’homme avant l’environnement.
Nous avions appris également qu’il convenait, désormais, dans chacune de nos actions financées par la Région, d’afficher clairement la « plus-value habitants ». Tout cela nous convient bien car nos actions n’ont bien sûr de sens que vis à vis de l’habitant, de la qualité de son cadre de vie et de son environnement.
C’est donc un peu le paradoxe de l’œuf ou la poule. Au moment où la campagne électorale monte en puissance, on peut se demander, de même, ce qui a plus d’importance entre l’économie et l’environnement : est-ce la société qui doit s’adapter à l’économie ou l’économie qui doit tenir compte des modifications sociétales ?
Pourra-t-on réellement « relancer la croissance » sans tomber dans les mêmes travers que pendant « les trente glorieuses » ? C’est à dire la reproduction du schéma : consommation → épuisement de la ressource → dégradation de l’environnement → risque pour la planète… « La solidarité n’est pas une option » déclarait récemment Nicolas Hulot, dans le JDD.
Saura-t-on alors se tourner vers une croissance durable des territoires ? Abandonner la compétition prédatrice, et mortifère à moyen terme, au bénéfice de la coopération territoriale, bénéfique pour le citoyen ? Il faut revoir l’ensemble de nos schémas car ceux de la fin du siècle dernier ne fonctionnent plus.
Ce qui est encourageant, c’est que partout dans notre grande Région des initiatives germent et font des petits : entreprises solidaires, mise en commun de moyens entre sociétés, sociétés coopératives, réinvestissement de friches, co-working, télé-travail… Peut-être d’ailleurs que c’est dans les territoires les plus éprouvés que se situent les expériences les plus novatrices.
Ce qui est navrant, c’est qu’on sacrifie des emplois sur l’autel de la rentabilité, que l’on continue à fermer à Amiens pour ouvrir en Pologne, au mépris des parcours de tous ceux qui croyaient que 20 ans de bons et loyaux services dans l’entreprise les protégeaient du mauvais sort. Les concernant, ils ont été victime de l’économie, pas de l’environnement !
Je vous souhaite une excellente année !
Philippe DRUON
Président du CPIE Villes de l'Artois