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« On n’arrête pas le progrès » dit l’adage ! Ce dicton pose bon nombre de questions…

Notons tout d’abord que le mot « progrès » signifie étymologiquement « marche en avant » et qu’il était initialement employé pour des manœuvres militaires.

Le contraire de la progression, c’est la régression, la défaite. « Progrès » renvoie ainsi vers l’idée d’évolution positive et de changement alors que régression évoque le moins : moins de confort, de bonheur, de ressources, de conquête.

En politique, par exemple en Angleterre, les deux grands partis se nomment Progressistes et Conservateurs : les premiers seraient les porteurs de la réforme et des valeurs sociales, les seconds seraient les partisans d’un statu-quo et d’un libéralisme sans contraintes, ce qui laisserait entendre que le progressisme se complairait dans la règle et la norme.

Si, dans l’imaginaire collectif, le progrès est synonyme d’amélioration, n’oublions pas quand même que ce qui progresse n’est pas toujours positif : la maladie, l’épidémie et l’avancée des troupes !

Il existe à Madrid une statue portant le nom de « Progrès ». Elle met en scène 3 femmes symbolisant chacune : « la Littérature », « l’Industrie et le Commerce » et enfin « les Arts ». Si les activités humaines sont mises à l’honneur dans cette symbolique du progrès, l’homme lui-même semble oublié…

Et pourtant : Progrès économique et progrès social vont-ils réellement de pair ? Le progrès matériel nous mène-t-il au progrès moral ? Le progrès conduit-il à plus d’égalité ou plus de fracture ? Peut-il y avoir progrès sans croissance ? Peut-on arrêter le progrès sans régresser ? Sommes-nous condamnés à la croissance ? Mais alors : Quelle croissance ?

Je laisse au lecteur apporter lui-même la réponse qu’il juge à ces questions dignes d’un bac philo… On voit bien que l’appréciation de la notion de progrès est indissociable de la qualité de vie. A quoi sert, en effet, le progrès s’il n’améliore pas les conditions de vie des plus fragiles ?

Victor Hugo disait : « Sans cesse le progrès, roue au double engrenage, fait marcher quelque chose en écrasant quelqu’un ».

Aristote affirmait : « Le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous » (repris par un slogan SNCF !).

Quant à Einstein, je vous livre deux de ses citations :

  • « Le progrès technique est comme une hache qu’on aurait mise dans les mains d’un psychopathe »

  • « Le mot progrès n’aura aucun sens tant qu’il y aura des enfants malheureux »

A la veille des fêtes de Noël, je vous propose de retenir cette dernière. J’y ajoute : Joyeuses fêtes !

Philippe DRUON, Président du CPIE Villes de l'Artois