Nos jeunes postulants au baccalauréat ont commencé la semaine dernière par une épreuve, à coefficient variable selon les filières : celle du bac philo. Il y a dans les sujets du bac philo une source évidente de réflexion, de débats et d’inspiration. Tous valent « leur pesant de cacahuètes » mais il en est un que j’aurais aimé traiter :
La pluralité des cultures fait-elle obstacle à l’unité du genre humain ?
Ce sujet était posé aux aspirants au baccalauréat de la série S. Rassurez-vous : je ne vais pas me lancer dans une quelconque dissertation… Mais c’est un « marronnier » de l’information audio visuelle que de nous montrer, au journal télévisé, à la sortie des salles d’examen, tel ou tel élève, enthousiaste ou blasé, puis d’interviewer un professeur apportant sa solution standard, toute prête, son corrigé.
Au moment où la population vient de voter pour (ou contre!) l’Europe, où l’on tente d’y fédérer différents peuples d’histoires et de cultures différentes, où des bateaux accostent sur cette Europe, chargés de personnes en quête d’un bonheur et d’une sécurité inaccessible chez eux, reconnaissons que ce sujet est de pleine actualité.
Mais dans ce sujet, je me demande si ce n’est pas « l’unité du genre humain » qui est l’affirmation la plus discutable. D’ailleurs parions que la pluralité des réponses à la question posée dans ce sujet sera le meilleur rempart au péril de la pensée unique, qu’elle soit politique, philosophie ou religieuse.
J’entendais ce jour à la radio que la population mondiale allait passer des 7,7 milliards d’humains actuels à 9,5 milliards en 2050. Un démographe, Yves Le Bras, était questionné sur la capacité de la Terre à absorber cette hausse phénoménale. Il répondit que le problème n’était pas dans la hausse démographique mais plutôt dans les désordres écologiques qui menacent des terres actuellement cultivables. Yves Copens pense lui que 2 milliards d’humains en plus, ce n’est pas seulement deux milliards de bouches à nourrir : c’est aussi 2 milliards de cerveaux supplémentaires : comprenne qui pourra !
Philippe DRUON, Président du CPIE Villes de l'Artois